Le système aquifère d’Iullemeden, partagé par le Mali, le Niger et le Nigeria, désigne, dans le cadre de la présente étude, un ensemble de dépôts sédimentaires renfermant deux grands aquifères : le Continental Intercalaire (CI) à la base, et le Continental Terminal (CT) au sommet. Les ressources en eau du SAI sont considérables mais peu renouvelables. Au cours des trente dernières années, les prélèvements sont passés de 50 millions de m3 en 1970 à 180 millions de m3 en 2004 sous la pression démographique croissante (20 millions d’habitants en 2000, le double en 2025). Le nombre d’ouvrages de captage est passé de quelques centaines durant la décennie 1940-1950 à près de 17 200 forages en 2007.
Ces ressources en eau sont aujourd’hui menacées de risques de surexploitation, de dégradation de leur qualité, et des impacts de la variabilité et des changements climatiques. Les premières simulations réalisées avec le modèle mathématique du SAI ont mis en évidence les zones à risques de surexploitation. Elles ont permis également de quantifier la contribution des eaux souterraines dans les écoulements annuels du fleuve Niger. Les pays ont reconnu qu’il n’existe pas de structure visant spécifiquement le SAI à même de les guider et de les conseiller pour définir et suivre la mise en œuvre d’une stratégie de gestion concertée des aquifères transfrontaliers. Convaincus que les efforts d’un seul pays ne sauraient réduire ni maîtriser les conséquences de ces risques transfrontaliers, les pays ont convenu de la création et la mise en place de la structure du mécanisme de concertation afin de mieux coordonner la gestion concertée des ressources du SAI. Agissant comme centre d’impulsion et de facilitation dans la réalisation des activités des projets transfrontaliers par ses pays membres, l’OSS, à travers son approche et sa démarche dynamique et multidisciplinaire en matière de gestion concertée des aquifères transfrontaliers, a initié et met en œuvre le projet SAI.